Si dans le sport de haut niveau, la recherche du détail est culturelle, c’est souvent moins vrai à l’échelle des PME dans lesquelles l’opérationnel prend souvent le dessus avec le fameux « Pour hier » qui prime sur la prise de hauteur.

Pourtant « La chance, c’est l’addition des petits détails » disait Winston Churchill et cette manière de voir fait souvent la différence entre l’entreprise qui performe plus que son secteur et le gros des troupes.

Le « Nez dans le guidon », cet obstacle au succès !

On en viendrait presque à considérer que c’est normal, une sorte de fatalité pour un dirigeant que d’avoir ce fameux nez dans le guidon. 

A bien y regarder, on peut distinguer 3 symptômes :

1. Un goût prononcé pour l’opérationnel au détriment de la stratégie
2. Une difficulté à gérer son temps
3. La capacité (possibilité) à déléguer

Au delà de 18, vous avez un vrai axe de travail et d’autant plus à gagner que votre score est élevé.

C’est un peu comme si on demandait à un athlète de viser le podium en enchaînant les compétitions sans s’entraîner ni se reposer !

Soigner les détails ? Mode d’emploi synthétique

Comme évoqué dans notre précédente rubrique (Eco N°16 du 19 Avril), commencez par l’analyse de l’existant :

1. Débriefez le match, qu’il s’agisse de ce 1er trimestre qui ne vous a pas convenu ou de ce chantier, projet, qui n’a pas donné satisfaction. Qu’est-ce qui a bien fonctionné ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui peut encore être amélioré ? Comment ?
2. Définissez les objectifs, soyez S.M.A.R.T (Spécifique Mesurable Atteignable Ressources Temps) mais surtout, soignez le point 3 !
3. Concentrez-vous sur la manière…

A trop se focaliser sur le résultat, on oublie la manière !

Qui n’a jamais été confronté à des commerciaux un peu trop entreprenant voire agressifs, conséquence d’un management trop centré sur l’objectif chiffré, souvent à court terme. 

Travailler sur la manière, les méthodes, c’est s’améliorer et, l’attente de l’objectif devient la conséquence. Évident à formuler mais, sous l’effet de la pression, pas si souvent que ça mis en application.

Pour illustrer ce propos, le manager athlète va pouvoir s’inspirer par exemple de Martin Fourcade qui, à l’issue de la saison 2017 où il avait dominé de la tête et des épaules la concurrence, déclarait : « Si j’ai remporté quatorze victoires cette saison, ce n’est pas en allant les chercher mais en essayant de m’améliorer. C’est la conséquence d’un niveau et non la recherche d’une performance. »

Avant tout un état d’esprit !

Avoir l’humilité de reconnaître qu’on s’est « planté » le soucis du détail, chercher la perfection, qu’on soit athlète ou manager, cela relève avant tout d’un état d’esprit !

Et, c’est tout le défi de l’entraîneur qu’est le manager-athlète. Faire adhérer son équipe aux mêmes valeurs -recherche de la perfection, culture de la gagne- pour obtenir le résultat : la satisfaction client.

Faire adhérer aux valeurs suppose trois préalables :

• Le premier, simpliste, qu’il y ait eu une vraie réflexion sur le sujet ! Pour nombre de PME, les valeurs sont dans l’esprit du dirigeant mais ne sont pas toujours verbalisées et encore moins formalisées.
• Le second, relève du bon sens Il ne suffit pas d’afficher au mur des mots du style « notre exigence, votre satisfaction » pour que cela constitue des valeurs. 
• Le troisième découle du second, pour obtenir adhésion, il faut que les valeurs soient sincères, qu’elles se vivent au quotidien dans l’entreprise.