Evacuons d’entrée la question du dopage qui n’a pas sa place dans notre propos. L’idée ici est bien d’aller chercher ce que cette équipe, 7 fois victorieuse sur le Tour de France, peut apporter à notre management.

Plus facile d’adapter plutôt que de tout réinventer

Même si la mode est à la disruption, aux révolutions et aux autres grands mots attractifs et vendeurs, la réalité du terrain nous montre qu'il est souvent plus facile d'adapter, de trouver de petites améliorations qui, misent bout-à-bout, permettent de grands progrès !

C'est en partant de ce principe qui s'apparente à l'amélioration continue que l'équipe Sky a pu créer une partie de la différence et, construire ses victoires.

Le souci du détail

Rien n’est laissé au hasard pour que l’athlète puisse s’entraîner au mieux et tous les compartiments du jeu ont été passés au crible. De la qualité des coussins pour soigner sommeil et récupération en passant par la collaboration avec les fabricants d’huile de massage et, parfaitement d’actualité, les règles d’hygiène pour limiter le risque d’infection d’athlètes au système immunitaire fragilisé par les doses d’entraînement.

Transposé à l’entreprise, avant de vouloir investir dans de nouvelles machines, explorer de nouveaux horizons commerciaux ou installer un ERP qui donne l’âge du capitaine en instantané, est-ce que tout est optimisé ?

Améliorer des process, les faire évoluer nécessite souvent peu pour un retour sur investissement très favorable.

La répartition des rôles

Pas d’improvisation ! Chacun fait ce pourquoi il est recruté : Aider son leader à tel moment de la course, sur le plat pour les uns, au pied du col pour d’autres ou dans la dernière ascension.

=> Dans une PME cela revient à dire que chacun est concentré sur sa tâche, en sachant pouvoir compter sur l’efficacité du service amont. Le bureau d’études doit pouvoir travailler avec des infos suffisantes en quantité et qualité par exemple.

La remise en question via l’œil extérieur

/!\ S’il est un milieu conservateur, c’est bien celui du cyclisme !

Alors imaginez quand c’est un entraîneur d’aviron qui est choisi pour être le coach en chef d’une équipe de vélo !

C’est pourtant ce que Sky (devenu Ineos) va faire en embauchant Tim Kerrison qui emmena au titre mondial l’équipe d’aviron d’Australie avant de devenir entraîneur de l’équipe olympique de… natation !

Arrivant d’autres horizon, il a pu transférer des acquis d’autres disciplines, comme peut le faire un consultant qui amène la rigueur industrielle dans une petite PME et transpose de l’agilité de start-up dans des PME parfois engoncées dans leurs procédures.

De la data, des données, du digital

Tim Kerison est un spécialiste de la physiologie. Il a multiplié les analyses déjà nombreuses pour, non seulement améliorer les méthodes d’entraînement mais aussi, savoir très précisément combien de temps son athlète peut tenir à une puissance donnée.

Si on peut déplorer que les coureurs deviennent ainsi reliés à l’oreillette des « souris de labo » c’est un autre débat, l’efficacité est là.

=> Dans l’entreprise, le plus souvent, la data est là mais peu exploitée, parfois par manque d’outil, le plus souvent par manque d’investissement en temps.
On ne débriefe pas le projet ou l’affaire qui a bien fonctionné pour valider la méthode ou à l’inverse, utiliser les imperfections pour progresser.

Le recrutement

Ce mouvement, initié à l’époque par l’US Postal et Lance Armstrong va dans le sens de recruter les meilleurs, au service d’un leader.
Avec INEOS, on pousse au paroxysme avec des « problèmes de riches » et plusieurs leaders à gérer. Mais n’est-il pas préférable dans une équipe de devoir gérer des égos parfois bien dimensionnés plutôt que de devoir gérer la médiocrité ?

Profitez de la période estivale pour revisiter votre organisation. Il y a fort à parier que cela ne vous permette à la rentrée de prendre, non pas de bonnes résolutions, mais de bonnes décisions.